Théâtre. Vol. 5. Deux femmes pour un fantôme. Le Baby-sitter. Classe terminale

DEUX FEMMES POUR UN FANTÔME?>Comédie psychosomatiqueDISTRIBUTIONBRIGITTE.....Maria MaubanVIVIANE.....Micheline LuccioniLE FANTÔME DE PIERRE.....Henri Garcin(La voix du brigadier Lecocq .....Michel Galabru) DEUX FEMMES POUR UN FANTÔMEa été créé le 22 novembre 1971 au Théâtre de l'Œuvre, dans une mise en scène de Pierre Franck. Décor de Jacques Noël.Brigitte, la femme de Pierre, a appris depuis peu la liaison de ce dernier avec Viviane; elle est effondrée. Elle prie Viviane, qu'elle ne connaît pas, de venir chez elle tandis que son mari est en voyage, afin de « clarifier la situation ». Viviane répond à son appel.Ce que les deux femmes ne savent pas, c'est que le sujet de leur discussion est vain. Pierre, au moment où les deux femmes se rencontrent, vient d'être tué, en effet, au volant de sa voiture. Le désir de chacune d'elles de posséder cet homme, de le réduire à leur représentation mentale, n'a plus aucun sens. Pierre est au-delà. Pierre qui vient de passer d'un seul coup de l'autre côté, hantera durant quelques instants l'appartement où il a vécu, découvrant ensemble sa femme et sa maîtresse. Mais celles-ci ne peuvent ni le voir ni l'entendre. Peu lui chaut! Les préoccupations de ce « mort tout frais» sont d'un autre ordre. Brigitte et Viviane ne sont plus pour lui que des ombres. Les considérations psychologiques, souvent contradictoires, que les deux femmes portent sur son compte, n'ont qu'un lointain rapport avec la réalité secrète de cet homme, la seule réalité avec laquelle il doit se justifier aux yeux d'un tribunal invisible.Sous cet éclairage, les propos de Brigitte et Viviane paraîtront irréels et douloureusement comiques.NOTES POUR LA MISE EN SCÈNEDans cette pièce, le metteur en scène doit rechercher « une écriture du fantôme» : le situer par rapport aux deux femmes de telle sorte que sa présence soit toujours sensible et apporte au dialogue une troisième dimension. Par exemple, à certains moments, il pourra se trouver juste entre les deux femmes, lesquelles parleront à travers lui. Ou bien, il s'assiéra au même instant que l'une des deux, se trouvera sur la marche de l'escalier à la seconde où Brigitte voudra monter, suivra passionnément un fragment de conversation ou sera délibérément ailleurs, etc. De cette attitude devra naître une constante sensation d'étrangeté, voire de malaise.La démarche du fantôme sera élastique, dansante, comme s'il se mouvait dans une atmosphère liquide, avec une impression, parfois, de « ralenti ». En aucun cas, il ne doit effleurer les objets du salon. Les seuls objets matériels, pour lui, seront son chapeau, son pliant, sa serviette de cuir. La rose qu'il mettra finalement dans le vase, devant son portrait, il la fera surgir dans l'air, instantanément, à la manière d'un prestidigitateur.PERSONNAGES BRIGITTE : Une quarantaine d'années. Elégante. Un corps que l'on devine agréablement comestible sous les étoffes. Le visage, sans être particulièrement joli, est avenant. Une qualité d'attention. C'est la femme de Pierre.VIVIANE :Ce pourrait être Brigitte. Mais en un peu plus jeune, un peu plus désinvolte, un peu plus sportive, un peu plus affirmée. Viviane qui vit seule (elle est divorcée), travaille. (Brigitte aimerait travailler). Un peu plus « donnée ». Un peu moins... C'est la maîtresse de Pierre.Ces deux femmes, qui n'ont pas demandé à naître, appellent la sympathie.Elles obéissent profondément à leur sexe – ce qui, bien sûr, ne va pas sans problèmes.LE FANTÔME DE PIERRE:Exactement comme Pierre. Apparence d'un homme sérieux. Comme Pierre, le fantôme fait plus jeune que son âge. (En réalité, il a débordé la quarantaine.) Complet de tweed, excellemment coupé. Un nœud papillon, ce qui indiquerait une certaine légèreté du personnage. De bonne compagnie, à priori.Un fantôme auquel on serrerait volontiers la main. Avenir incertain.L'action se situe dans le grand salon de Brigitte, autrement dit, celui de son mari : Pierre Freycinet. Salon bourgeois, assez luxueux, sans grande personnalité malgré de vagues prétentions décoratives.Boiseries. Tableaux de chasse. Une grande glace. Vitrine éclairée, avec bibelots. Coin de bibliothèque agrémenté par le souffle d'un philodendron. Si possible, un piano à queue. (Avec ou sans queue, il est à noter comme cet instrument est en voie de disparition dans les salons.)