Cinématographe : sur le traces de Jean Deconinck, créateur du Fresnoy

Cinématographe relève un double défi : le premier ressortit à l'histoire intime. Retraçant la généalogie familiale, Christine Desrousseaux part à la découverte d'un arrière-grand-père qu'elle n'a pas connu. Celui qui en 1943, alors qu'il avait 67 ans, s'est donné la mort, n'a pas attendu la venue au monde, neuf ans plus tard, de son arrière-petite-fille. Collectant lettres, archives et témoignages, celle-ci recoud, point par point, fils et filiations interrompus. L'autre défi de l'ouvrage est de taille, lui aussi, sachant que l'arrière-grand-père en question n'est autre que Jean Deconinck, auquel on doit un lieu emblématique des Hauts-de-France : le Fresnoy à Tourcoing. Après avoir racheté une partie des écuries du château Descat pour y installer en 1905 un cinéma plein air, Jean Deconinck dessine les plans de ce qui deviendra Le Fresnoy. L'établissement, qui ouvre en 1907, est un centre de divertissements populaires, avec notamment un cinéma couvert de 1 000 places, une salle de patinage, un dancing, une brasserie, des salles de jeux pouvant ensemble accueillir jusqu'à 6 000 personnes. Entre 1905 à 1984, le Fresnoy constituera un des hauts lieux de la culture populaire métropolitaine lilloise. En 1997 le lieu est transformé en une école supérieure d'art pour la formation aux langages audiovisuels placée sous la direction d'Alain Fleischer.