J'aurais dû épouser Marcel

Ce livre a pour cadre la Sologne d'après la guerre de 1914-1918. Les « Marcel » désignaient les hommes envoyés au front, et les « veuves blanches » les femmes qui attendaient leur retour. Au village, elles avaient un statut spécial. Placées sous la protection de l'Église et du marquis, propriétaire de tout le village, elles avaient droit à une maison, faisaient des travaux de couture et percevaient une petite pension. En échange, on exigeait d'elles une moralité sans faille. Il leur était interdit de regarder les autres hommes, car elles auraient dû épouser leur « Marcel ».

Très longtemps après la fin de la guerre, l'un d'eux est revenu. Sa « fiancée » savait bien que cet homme n'était pas celui auquel elle avait été promise, mais elle a laissé faire : un mariage en grande pompe, la télévision et les journaux pour célébrer l'événement...

Retrouvez dans ces histoires la truculence, la drôlerie, le culot de Françoise Xenakis, et son immense tendresse pour les perdants.

« Madame Pichon... »

Voilà que je suis madame maintenant ! D'abord moi, c'est mademoiselle !

« Vous êtes l'héroïne de cette année : la jeune fille indocile de l'Assistance publique qui voit partir son amoureux à la guerre, qui lui promet de l'attendre et qui, quarante ans plus tard, le retrouve. Vous n'y pouvez rien ! »

II ne se sentait plus, le Georges, il aurait tant aimé écrire le discours du maire, il espérait en être chargé d'ailleurs et il y mettait la phrase qu'il venait de trouver à l'instant : « Vous êtes désormais l'histoire en marche, madame. »