Dire les causses : mémoire des pierres, mémoire des textes

En 1994, le Club cévenol éditait, à l'occasion de son centenaire, l'ouvrage Dire les Cévennes. Un millénaire de témoignages, immense panorama de la mémoire cévenole. Neuf ans plus tard, est offerte au lecteur la suite caussenarde qui s'imposait, consacrée à ces hautes tables calcaires qui, s'imbriquant étroitement avec les Cévennes, à la fois s'opposent à elles et symboliquement les complètent, au point que le Club Cévenol les a associées depuis plus d'un siècle sous l'appellation désormais obligée de Causses et Cévennes...

Cet ouvrage, lui aussi oeuvre collective, regroupe 146 textes, d'auteurs ou anonymes, s'égrenant depuis près de vingt siècles, qui tous disent les Causes, évoquant, chacun à leur manière, ce qui fait la spécificité de ce pays et ses hommes. Des sorcières du Larzac du premier siècle de notre ère aux paysans d'aujourd'hui, de Thomas Platter à Alexis Monteil, d'Edouard-Alfred Martel à Adrienne Durand-Tullou, de Paul Marres à Marie Rouanet, des contes de tradition orale à Max Rouquette, ces textes, qu'ils émanent d'autochtones ou de voyageurs, d'administrateurs ou de scientifiques, d'historiens ou d'écrivains, véritable «trésor» des Causses, sont agrémentés d'une abondante iconographie, illustrative ou simplement évocatrice. Par là peut être comprise l'émergence d'une identité singulière, qui s'inscrit dans l'histoire du regard porté sur un espace transfiguré en paysage, et être dévoilé le secret d'un attachement persistant.

Les illustrations photographiques de l'ouvrage sont en partie extraites de la collection laissée par Georges Costantini, préhistorien (+ 2002). Le planches photographiques hors-textes sont l'oeuvre de Dominique Dumas, photographe plasticien, qui trouve une inspiration privilégiée dans le paysage des Causses.