Le revenu minimum d'insertion : une dette sociale

La loi sur le Revenu Minimum d'Insertion votée par le Parlement en décembre 1988 a pour objectif de compléter le système de la protection sociale. Elle se propose de <> à <>.

La mise en oeuvre de cette loi offre une situation quasi expérimentale pour tester les capacités de la société française à dépasser l'assistance traditionnelle et à ouvrir les voies de l'insertion professionnelle, tout en assurant un filet économique minimum pour les plus démunis et un rattrapage de leurs droits sociaux.

Pourtant l'analyse de la loi révèle de nombreuses ambiguïtés, cristallisées surtout autour du statut de l'insertion : insertion sociale et/ou professionnelle ? Gage de bonne volonté pour mériter une aide ou devoir de la société de se mobiliser pour réintégrer ses exclus ? Première reconnaissance d'un salaire social pour des activités non productives ou allocation de survie pour les laissés-pour-compte de la modernité ? Le présent recueil croise les perspectives des principaux acteurs engagés dans la mise en oeuvre du R.M.I. : responsables politiques et administratifs, sociologues chargés de son évaluation, opérateurs pratiques qui l'appliquent sur le terrain. Il présente les pièces d'un dossier pour alimenter le débat public qui doit s'ouvrir avant le réexamen de la loi sur le R.M.I. par le Parlement à l'automne 1992 afin de définir la place que notre société entend donner à ses pauvres.