Toulon et son histoire du moyen age à la belle epoque

C'est un ouvrage fondamental que signe aujourd'hui Tony Marmottans. Il fallait l'obstination coriace d'un Toulonnais de souche, amoureux de sa ville, et la rigueur austère d'un médecin attaché à ses responsabilités pour réunir tant de détails essentiels sur notre cité, mais il fallait aussi le talent de les découvrir et de les mettre en ordre.

Car, pour l'auteur, la recherche documentaire s'apparente à un voyage ardent, une sorte de cueillette ou de prospection passionnée : «En fouillant, je me régale !» reconnaît-il. A l'affût du moindre indice significatif, le voilà qui travaille comme un orpailleur, comme un mycologue. En l'occurrence, il n'existe qu'une méthode : «Ne penser qu'à ça !» Il faut penser très fort à l'information convoitée pour être guidé par le «flair» et la trouver sous un amas de grimoires, comme l'orpailleur découvre le filon aurifère sous des sédiments ou le mycologue le champignon rare sous le terreau.

Mais trêve de métaphores. Revenons à Toulon et son histoire, du Moyen Age à la Belle Epoque. Tony Marmottans a choisi de nous conter la ville en suivant un itinéraire original : celui des édifices et des monuments. Ce n'est pas un hasard si l'un des premiers chapitres s'intitule : Les portes de Toulon nous ouvrent son passé. A partir de là, le lecteur a le sentiment de marcher dans la ville, de marcher dans l'histoire, ou tout simplement d'avancer de page en page en se disant : «Je marche !» Comme le spectateur d'un film ou d'une pièce de théâtre. Ce n'est pas un hasard, non plus, si le ton du narrateur s'anime à loisir selon le naturel de la Provence ou la bonne franquette de nos rues, et si tant de noms chantent à la fois la lumière, l'humour et la poésie de notre pays. Je ne citerai pour mémoire que la Gloire, première frégate cuirassée, ou encore La Pointe brûlée, ou enfin La Magdeleine couchée et L'Auberge de la pucelle.

C'est le mérite de monsieur Dominique Poggi, président de la Chambre de commerce, que d'avoir apporté sa contribution à ce grand projet.

Extrait de la Préface de Pierre Moustiers.