L'identité chez les formateurs d'enseignants : échanges franco-québécois

Entre école, centre de formation et université, comment les formateurs d'enseignants peuvent-ils constituer une identité qui leur soit propre ?

Alors que la professionnalisation des enseignants est engagée de longue date dans nos pays, celle des formateurs est loin d'être assurée.

A la base, la question qui se pose est celle de la place qui leur est faite : entre fonction et profession, selon le lieu où ils exercent, en tel ou tel domaine de savoir ou du système d'enseignement, en entre-deux, souvent d'institution. Cette place, et les qualités attendues, pourraient bien indiquer quelque profil du formateur recherché.

De son côté, qu'il soit à l'université, en institut de formation ou dans un établissement scolaire, comment un formateur se positionne-t-il vis-à-vis des professeurs qu'il forme alors qu'il est lui-même un enseignant ? Il se déplace, il se présente en des champs différents de la socialité professionnelle, il s'y mobilise. Comment se situe-t-il entre ses différentes appartenances ou références : la recherche des universitaires, la pratique d'enseignement, la formation d'enseignants ? Que donne-t-il de sa personne ?

Il s'agit bien ici d'une question d'identité que quatorze chercheurs français et québécois se sont attachés à explorer selon des méthodes diverses. L'hypothèse inaugurale qui les a réunis a été celle de tensions plus ou moins faciles à vivre entre, précisément, la recherche, l'enseignement et la formation, la théorie et la pratique. Les travaux rapportés montrent que d'autres tensions se greffent sur celles déjà repérées, au point que le formateur semble placé devant un choix d'identité : rupture, métissage ou innovation ? L'ouvrage déploie un nuancier de postures...