Affiches déchirées

Fruit de plus de 40 ans de déambulations et de prises de vues dans les villes du monde, liées à l'observation des pratiques urbaines clandestines, les « Affiches déchirées » de Jean-Pierre Vorlet, photographe-plasticien né en 1940, sont vécues comme des scènes éphémères de la rue. Etrange théâtre de la vie quotidienne aux acteurs invisibles où même le souffleur a pris ses distances. Palimpsestes éternels, nés de gestes rageurs et provocateurs, formant parfois d'étranges poèmes visuels où lettres et couleurs se superposent. L'ouvrage retrace ce parcours étonnant, révélateur des beautés et des outrances coutumières intra-muros.

« Affiches déchirées» met aussi en evidence la dynamique particulière des affiches de format mondial qui ornent les murs de nos villes. Publicitaire, politique ou culturel, peu importe le message. L'affiche se métamorphose, se détourne de son but premier. Ses strates font apparaître en filigrane la trame du tissu urbain pour nous parler du transitoire, de violence ou de poésie.

Is it truly art ?
In 1913, when Marcel Duchamp created his first ready-made, his process was such a radical shift in the history of art that it had consequences on the whole of the twentieth century. Jean-Pierre Vorlet's work meets at a similar crossing to the problematic of the ready-made and the one of the history of posters, for both have at their core this issue of where to draw limits : between art and non-art in the former case, and between museums and street space in the latter.

Arte o non arte ?
Nel 1913, quando Marcel Duchamp realizza suoi primi ready-made la storia dell'arte assiste ad un atto così radicale che tutto il ventesimo secolo artistico ne risentirá le conseguenze. L'opera di Vorlet unisce così la problematica del ready-made a quella della storia del manifesto, perché sollevano entrambi la questione dei limiti : tra arte e non-arte per la prima, e tra museo e strada per la seconda.

Kunst oder Nicht-Kunst ?
Als Marcel Duchamp im Jahr 1913 seine ersten Ready-mades realisierte, stellte dies innerhalb der Kunstgeschichte einen derart radikalen Akt dar, dass seine Folgen noch das gesamte 20. Jahrhundert hindurch zu spuren waren. Das Werk von Jean-Pierre Vorlet vereint die Problematik des Ready-made mit jener der Geschichte des Plakats in sich, dies jedoch nicht, weil sie identisch wären, sondern weil Ready-made und Plakat gleichermassen Fragen nach der Grenze aufwerfen : zwischen Kunst und Nicht-Kunst ersteres, zwischen Museum und Strasse letzteres.