Grégoire le grand : aux origines du moyen age

«L'oeuvre de Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, a été pendant très longtemps oubliée en France. C'est donc avec un grand plaisir que nous accueillons le livre de notre collègue romaine, qui depuis longtemps est bien connue pour ses travaux sur l'hagiographie et la culture du haut Moyen Âge. Elle nous donne une solide biographie, ouvrant des perspectives sur la famille et la jeunesse du futur pape, et, dans des chapitres bien construits, enrichis de notes et de citations, elle présente la façon dont Grégoire a gouverné l'Église de Rome et a exercé son pouvoir dans toute la chrétienté.

S. Boesch Gajano montre comment Grégoire a été partagé entre contemplation et action, comment - tout en restant fidèle à une foi et à une doctrine solides - il a pu habilement faire aboutir ses projets, malgré une faible santé et une situation politique bien troublée.

Son rayonnement était grand à son époque, jusques auprès du Celte Colomban qui, dans une lettre écrite en 600, le nomme «Fleur auguste de toute l'Europe affaiblie, excellent veilleur, maître de la doctrine divine et de la charité».

Mais, curieusement, Grégoire fut oublié après sa mort, et ce n'est que plus tard qu'il fut redécouvert et qu'il devint, à partir du IX^e siècle, celui qui fut considéré comme un des quatre docteurs de l'Église. «Le Moyen Âge est grégorien», écrivait le père de Lubac dans Exégèse médiévale.

Remercions donc l'auteur pour ce beau livre, et remercions également l'éditeur et la traductrice qui ont ajouté deux cartes, un glossaire, une liste des personnages et des index à cette édition française.»

Pierre Riché.