Maroc : l'épreuve des faits et des réalisations

Maroc : L'épreuve des faits et des réalisations

Après la parution de l'ouvrage « Une volonté plus forte que les sables », Henri-Louis Védie, nous propose un nouveau livre « Maroc : l'épreuve des faits et des réalisations ».

Avec minutie et méthode, l'auteur démonte que, durant la dernière décennie, nous sommes passés, dans ce pays, de la croissance au développement, en ayant une croissance de moins en moins cyclique, de moins en moins dépendante des aléas climatiques, et ce à partir d'une politique délibérée et réussie d'irrigation des terres agricoles.

C'est à partir de cette croissance, qui a permis au PIB par habitant de doubler en moins de 10 ans, que se met en place parallèlement une politique d'aménagement du territoire. Telle la logique du pont suspendu, il a bien fallu commencer à construire, de chaque coté de la rive les piles, les assises sur lesquelles vont ensuite reposer les tabliers, L'assise Nord, c'est l'aménagement de la Région « Tanger-Tetouan », L'assise Sud, c'est bien sûr le développement des régions Sud du Royaume. Comme pour le pont, il arrivera un moment où le tablier rejoint les deux piles... Au delà de cette logique le Maroc bénéficie également d'un secteur d'activité particulièrement fédérateur, à savoir le secteur touristique. Dans ce pays, il n'est pas un grain de sable, un grain de côte, un grain de Terre qui ne présente pas une attractivité touristique potentielle. Non seulement cette activité irrigue l'ensemble des territoires mais le tourisme représente déjà une réalité de la Pile Nord de notre pont, avec « Tanger-Tetouan » et une potentialité majeure de la Pile Sud, avec en particulier les opportunités de la Région de Dakhla.

Si certains pouvaient penser que les efforts faits pour développer les provinces du Sud avaient contribué à freiner le développement des provinces du Nord, ils se sont lourdement trompés. Comme ce livre le démontre le Maroc a choisi la voie de l'aménagement du territoire, de tous les territoires sans exception. Il n'y a pas de place ici pour les régions-orphelines.

Lors de la publication d'un premier ouvrage sur le Maroc, « Une volonté plus forte que les sables », Editions ESKA, Paris 2008, parmi les nombreuses remarques et observations faites par celles et ceux qui m'avaient fait l'honneur et l'amitié de lire ce livre, deux avaient plus particulièrement retenu mon attention. La première concernait les moyens mis en oeuvre pour pouvoir réaliser ce qui avait été fait dans les provinces du sud. La seconde posait une question, celle de savoir si ce qui avait été fait n'avait pas été fait au détriment des provinces du nord. Je m'étais promis de répondre à ces deux remarques, particulièrement pertinentes. Et c'est l'objet de ce livre, « Le Maroc, l'épreuve des faits et des réalisations », que d'y répondre.

En effet, celles et ceux que me posaient, et qui posent parfois cette question, et font cette remarque semblent ignorer les réformes économiques majeures mises en place depuis 1999, les résultats auxquels elles sont parvenues et la volonté poursuivie dans leur réalisation. Aussi, l'objet de cette étude est tout d'abord de montrer comment on est passé d'une hypothèse de croissance à une réalité de développement (chapitre I). Et pour cela, nous allons voir comme, à partir des données statistiques, l'environnement macro-économique ramène au taux d'inflation, à la balance des paiements, à l'emploi et au budget de la nation, a été assaini, facilitant la mise en place d'une politique économique tournée vers la croissance. Mais pas n'importe quelle croissance, puisque cette croissance va évoluer à la fin de la décennie, vers moins de volatilité. Ensuite, chapitre II, nous avons retenu deux réalisations qui appartiennent déjà à l'histoire du Maroc, montrant ainsi combien la politique suivie s'inscrit dans une logique d'aménagement du territoire. La première est celle qui tourne autour de Tanger Med.

Si le développement des provinces du sud a créé un axe, Tanger - Dakar, Tanger - Med devient la porte de l'Europe du continent africain. Et avec Tanger c'est aussi le pôle de développement de toute une région à dimension internationale et nationale. La seconde réalisation est celle du développement économique des provinces du sud, autour de Laayoune, Boujdour, et Dakhla.

Points communs aux deux, elles ont un passé, un présent, et un futur. Un passé différent, puisque Boujdour et Dakhla n'existaient quasiment pas en 1960, alors que Tanger a un passé riche, de zone franche, d'ouverture sur l'Europe via Gibraltar, dont on aperçoit le rocher par beau temps. Un présent et un futur qui s'inscrivent dans la continuité.

Enfin, dernier chapitre, celui consacré à une activité fédérative au Maroc, celle du tourisme.

C'est sans doute l'activité qui a fait le plus connaître le Maroc à l'étranger. C'est peut-être aussi celle qui a fait le pus rêver l'étranger que je suis parmi beaucoup d'autres. Au cours de la décennie 1999-2008, un effort sans précédent a été fait pour développer l'activité touristique, ne pas réduire à Marrakech, Agadir, Fès et Essaouria, etc., villes référentes du tourisme marocain. Aujourd'hui, ce tourisme a sa place dans chaque province du Royaume, dans chaque région. Et les régions du sud comme du nord sont bien sûr associées aux grands projets et aux grandes réalisations touristiques de la décennie.