Les femmes dans l'action sanitaire, sociale et culturelle, 1901-2001 : les associations face aux ins

La lutte contre la pauvreté, la misère morale et intellectuelle, la maladie et la mort, et une préoccupation récurrente dans la très longue histoire des sociétés occidentales. L'exemple français, entre 1901 et 2001, est particulièrement intéressant : c'est une période de gestation sociale, au cours de laquelle une partie de la société civile s'organise sous une forme nouvelle - l'association - pour obtenir des pouvoirs publics et du consensus social le vote de lois sociales nationales, ainsi que la reconnaissance et le financement d'actions sociales, immédiates et concrètes. Force est de constater que les femmes jouent un rôle fondamental dans cette gestation.

Les trois générations de femmes qui ont oeuvré dans ces associations étaient indépendantes, en avance sur leur temps, et extrêmement différentes les unes des autres. Grâce à la forme associative, qui autorise une grande souplesse, une grande flexibilité dans l'action, ces femmes entreprenantes et déterminées ont pu agir sur toute la société française. Elles ont contribué à la naissance de nombreuses professions exercées par des femmes et des hommes : tous les métiers du social, la puéricultrice, jardinière d'enfants, professeur(e) d'éducation ménagère, infirmier(ère), l'assistant(e) social(e), à l'éducatrice, à la tutrice à l'éducation surveillée... Les femmes ont participé à la création et à la naissance de l'Etat providence en faisant accepter des lois sociales sur la protection de la maternité et de la santé publique (assurances sociales). En créant ces nombreuses associations, les femmes ont permis qu'un maillage associatif soit prêt pour appliquer les législations sociales du XX^e siècle.