Les congrégations hors la loi ? : autour de la loi du 1er juillet 1901

Le centenaire de la loi du 1^er juillet 1901, qui compte trois titres, a vu naître une Mission interministérielle et a engendré nombre de colloques et manifestations diverses. Le but de ces initiatives était de louer la vitalité de la vie associative en France, tout en rappelant le caractère libéral de la loi; l'attention s'est donc portée, pour l'essentiel, sur les deux premiers titres, consacrés aux associations. Le titre III, relatif aux congrégations religieuses, a peu retenu l'attention. Si le législateur a pris soin de définir l'association, il est demeuré muet sur la nature de la congrégation. La congrégation n'est pas l'association, puisqu'elle est traitée à part; qu'est-elle? Nul ne le dit.

La première partie des Actes du colloque Les congrégations hors la loi? est consacrée à la place des congrégations dans la France du XIX^e siècle, aux dispositions discriminatoires du titre III de la loi et aux contradictions opposant le droit canon au droit français. La manière dont ce titre III fut reçu par Rome et par divers milieux politiques ou religieux en France, l'importance du débat sur la liberté de conscience posé par le mode de vie congréganiste, et l'image qu'un auteur anticlérical comme Anatole France pouvait se faire des congrégations (Le Parti noir) sont ensuite analysées.

Appliquée de manière drastique par le gouvernement Combes, la loi de 1901 bouleversa la vie de nombreux congréganistes, contraints de fermer leurs écoles, de se séculariser ou de s'exiler ainsi qu'en témoigne l'étude des effets et des conséquences de la politique combiste sur diverses congrégations ou sur la vie de quelques diocèses. Quelques cartes postales illustrent cette période complexe de l'histoire des congrégations en France.