Cavalerie, légion

Surgissant d'un grand tourbillon de poussière, à l'horizon du Levant, voici venir les cavaliers de Wrangel ou de Denekine, les Poméraniens et les hussards à tête de mort du Kaiser. Le grand défilé de la Cavalerie Légion dans l'histoire commence à Sousse en 1921. On la suit à Messifré et à Rachaya au Levant, au Maroc durant la pacification ; puis viennent les heures terribles de la bataille de France en 1940, le temps de l'héroïsme sur la dorsale tunisienne en 1943, enfin l'exaltation de la libération du territoire national et de la victoire en Allemagne. En Indochine, le 1^er REC est à son apogée. Il va compter jusqu'à 18 escadrons. Les crabes et les alligators qui sillonnent les rizières font la gloire du Royal étranger.

Pendant ce temps, le 2^e REC qui avait connu une existence éphémère renaît à Oujda au Maroc pour assurer la pérennité de son aïné en Extrême-Orient. Mais, à son tour, l'Algérie s'embrase. Les escadrons des deux REC sont sur tous les points chauds, des ergs du Sud-Algérien au barrage de la frontière tunisienne. Modestes et anonymes, les accompagnant dans ce destin exceptionnel, l'escadron d'instruction de l'arme blindée de Sidi-Bel-Abbès, l'escadron amphibie de la Légion étrangère, et plus tard l'escadron saharien porté de Légion étrangère, constituent l'autre volet de la Cavalerie Légion.

Avec la fin de la guerre d'Algérie et la dissolution du Dauphin Cavalerie, vient le temps du purgatoire à Bou-Sfer et la rédemption à Orange en 1967. Force de DOT pendant 10 ans, le 1^er REC retrouve l'engagement opérationnel au Tchad en 1978. Dès lors, on le retrouve sur tous les théâtres d'opérations extérieurs : Liban, guerre du Golfe, Cambodge, Balkans...

Enfin, parmi toutes les figures légendaires qui ont écrit l'épopée de la Cavalerie Légion, comment oublier Marraine, la comtesse du Luart qui rencontra le 1^er REC un jour d'automne 1943 dans la forêt de Mamora au Maroc. Ce jour là, un lien indéfectible s'est noué entre le régiment et celle qui disait avec un brin d'humour : «Les colonels passent, mon régiment reste».