Des lamas en Provence : 20 années de passion d'un éleveur

LORSQUE PIERRE SCHERRER pose pour la première fois ses yeux sur des animaux de ferme, qui, dans son entourage, aurait pu imaginer - il doit être âgé de 2 ou 3 ans, et ce ne sont que des figurines en résine - que cet instant allait décider d'une façon originale de toute sa vie... et le mener de son Jura natal vers la Provence, à consacrer tout son temps à un animal originaire, lui, du Pérou ! La formation qu'il reçoit ensuite d'ensemblier-architecte d'intérieur à l'École nationale des Beaux-Arts de Dijon puis à l'École des Arts décoratifs de Strasbourg ne le prédisposera certes pas non plus à devenir éleveur !
Et qui aurait pu anticiper cette passion qui le prend plus tard pour le lama, et cette idée géniale - et hautement écologique - de mettre au service de la forêt provençale la capacité que possède cet animal à débroussailler les espaces forestiers !
Ce sont en fait ses amours d'enfant (l'amour de la campagne et des animaux), une idée surgie au Maroc (où il voit les dromadaires se régaler d'épineux) et un coup de foudre d'adulte (pour le mont Ventoux) qui ont décidé de tout. Autour, se sont admirablement agencés les hasards de la vie.
Et c'est ainsi que, depuis vingt ans, Pierre Scherrer s'attache à un cheminement dont le but a été sans discontinuer non seulement l'acclimatation du lama en Provence et la réussite de son élevage, mais aussi le triomphe de son expérimentation, avec, comme aboutissement, faire admettre aux instances officielles l'intérêt de développer ce système de protection contre le feu. Aujourd'hui le lama est - presque - devenu un débroussailleur institutionnel. Et c'est grâce à Pierre Scherrer.
Ce livre n'est donc ni un manuel vétérinaire ni un guide d'élevage du lama, et cependant, l'ayant lu, vous saurez tout sur cet animal mythique et sur son comportement., au travers de l'étonnante aventure de celui qui s'en est fait le champion.

« En dépit des traditions provençales les plus anciennes, un agriculteur élève des lamas au pied du mont Ventoux. Des lamas débroussailleurs investis dune mission : manger la garrigue qui propage le feu et lutter ainsi contre les incendies de forêt. »

Jérôme Colombain, Libération, mai 1987.