Les brûlots de paille

Quand l'hiver se fait rude, Élise étouffe de vivre dans sa ferme accrochée à la pente, sans autre compagnie que les prairies, le ciel, les vaches laitières et son mari. Elle l'aime, pourtant, son Maximin. Un honnête homme et avec ça, fort, brave, attentionné. Ne l'a-t-il pas emmenée à la ville durant trois jours ? Depuis qu'elle a restauré la fromagerie familiale, Élise fabrique des meules qu'elle rêve d'aller vendre au marché, mais l'isolement, la rudesse du labeur quotidien et l'enfant qui ne se décide pas à venir lui pèsent. L'arrivée d'un inconnu à la ferme vient brusquement secouer la routine des jours.

Une intrigue originale où se mêlent plusieurs destins dans un terroir aux métiers et traditions bien ancrés.

Qu'elle aimait l'odeur un peu aigre du lait caillé, l'ambiance tempérée de la vieille fromagerie, et cette lueur un peu jaune que diffusaient avec parcimonie les deux lampes à huile qu'elle avait allumées ! Plus que jamais, elle s'y sentait chez elle : « son » domaine... Elle était fière de son travail, qui rapportait désormais à la Besancière des revenus non négligeables :

« Et ce n'est que le début ! murmura-t-elle. Ce serait bien mieux en été et en automne, j'espère... »

Elle démoulait un de ces fameux gris préparé dans l'après-midi et s'apprêtait à le saler lorsqu'elle devina une ombre derrière elle. Elle se retourna et sursauta en poussant un petit cri :

« Pierrot ? Mais qu'est-ce qu'on fait ici ? »

Il sourit.